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Pas ce soir, maîtresse

Dernière mise à jour : il y a 1 jour


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Aujourd’hui, nous accueillons G Arcand, une auteure invitée qui vient déposer ici un fragment de son univers. Elle partage avec nous un texte où le désir se faufile entre les lignes, où l’imaginaire flirte avec le réel. Fantasme ou inspiration tirée de sa propre vie? Seule elle détient la réponse…


Ce qui est certain, c’est qu’elle nous ouvre la porte sur un monde sensuel, intense et délicieusement troublant. Entrez avec elle, laissez-vous porter.


...


Il l’avait décidé: ce soir, elle ne mènerait rien. Pas de plan, pas de contrôle, pas de directives. Juste une envie têtue de se laisser faire. Et lui, il avait compris le message. Trop bien, même.


Il l’avait accueillie avec un regard qui disait « J’t’attendais », mais sans sourire.


Juste cette tension dans la mâchoire, ce silence habité, chargé de promesses. Pas un mot de trop. Il lui avait retiré son manteau, l’avait fait asseoir sur le bord du lit. « À soir, tu fais rien. Tu subis, tu jouis. C’est clair? » Elle avait hoché la tête, à moitié amusée, à moitié allumée. Il n’avait pas attendu. Les mains expertes, lents débuts. Il la lisait comme un livre bien connu, mais cette fois, c’était lui l’auteur. Elle sentait son propre pouvoir glisser de ses épaules pour s’abandonner sous ses doigts. Et au lieu d’y résister… elle fondait. C’était là, tout l’attrait. Ne pas savoir ce qui venait. Juste gémir quand il le décidait. Rire nerveusement quand il poussait ses limites. Ouvrir les jambes sans poser de questions. Ce soir-là, elle s’est soumise. Par choix. Par envie. Par pure provocation.


Elle s’était offerte. Enfin.


Pas comme un sacrifice. Plutôt comme un cadeau qu’on déballe lentement, en retenant son souffle. Elle, si habituée à tenir les rênes, s’était lovée dans son propre désir d’abandon. Et ça, il l’avait compris à la seconde où elle avait franchi sa porte, sans rien exiger. Elle avait mis cette robe noire fluide, celle qui glissait au moindre frisson. Aucun sous-vêtement, pas besoin de mots. Ce soir, elle voulait sentir tout, jusqu’au tissu sur sa peau nue. Il avait posé un doigt sous son menton, l’avait forcée à lever les yeux. Ce regard-là, elle le connaissait. Mais ce soir, il était différent. Plus dense. Plus décidé. C’était lui qui menait.

« Enlève rien. Pas sans que je te le dise. »


Elle n’avait pas bronché. À l’intérieur, ça frémissait. Elle avait hoché la tête, doucement. Obéissante. Ce mot-là, sur elle, goûtait le danger. Et l’excitation. Il avait préparé la pièce. Rien de trop. Une lumière tamisée, une playlist en fond; lente, chaude, presque collante. Un fauteuil large, une grande couverture douce, et sur la table basse, un verre de vin pour elle. Il l’avait prise par la main, fait asseoir. Puis il s’était agenouillé à ses pieds. « Tu fais rien. Tu te laisses faire. Je veux te voir perdre ton air sûr de toi. Te voir fondre, juste parce que je t’ai effleurée comme ça. » Il avait frôlé sa cheville du bout des doigts. Remonté lentement le long de sa jambe. Elle avait inspiré plus fort. Il avait souri.


Un jeu. Mais pas celui qu’elle maîtrisait.


Il savait ce qu’il faisait. Chaque geste avait le poids d’un suspense. Elle découvrait la patience, le vertige d’attendre. Ne pas deviner. Ne rien commander. Le tissu glissait sous ses doigts comme un murmure. Il lui faisait presque l’amour sans la toucher. L’intention était là, partout. Dans la lenteur. Dans l’attente. Dans l’œil qui scrute, note le moindre frémissement. « Tu t’allumes vite, hein. Et tu veux pas que ça paraisse. Mais j’le vois, moi. » Elle aurait aimé répondre. Mais sa gorge était trop serrée par l’anticipation. Et ses cuisses, déjà un peu trop contractées. Elle avait fermé les yeux. « Garde-les ouverts. Ce soir, tu regardes. Tout. Tu veux tout contrôler d’habitude? Là, tu vas tout voir, mais tu décideras rien. »

Le souffle court, elle avait acquiescé. Ça jouait dans sa tête. Il entrait dans ses failles avec tendresse, mais sans hésiter. Il voulait la voir flancher. Et elle, elle voulait ça aussi. Tomber sans résister.

Il s’était levé, lentement, avait passé derrière elle, glissé ses doigts dans ses cheveux, doucement. Elle s’était tendue. « Relaxe. Laisse-moi t’apprivoiser. »


Il avait défait sa robe, centimètre par centimètre. L’étoffe avait glissé, révélant sa peau par fragments. L’air de la pièce avait caressé sa nuque, ses épaules. Elle avait senti les poils de ses bras se lever. Il l’avait enveloppée dans la couverture sans rien dire, comme pour la garder dans un cocon fragile, entre tension et douceur. « T’es belle quand tu luttes avec ton envie. » Il avait effleuré ses clavicules, lentement, puis son ventre, à peine. Puis plus bas. Mais jamais où elle voulait. Toujours juste à côté. Juste assez pour la rendre folle. Elle était silencieuse, mais son corps parlait pour elle. Sa respiration haletante, son bassin qui bougeait à peine, cherchant sans oser. Il avait ri doucement, contre son oreille: « T’es pas en charge. Pas ce soir. »


Et le temps s’étirait comme un fil tendu. Des minutes entières à explorer, sans jamais aller trop vite. Il utilisait une huile d’amande douce, qu’il faisait chauffer dans ses mains avant de les poser sur elle. Sa peau brillait légèrement, et l’odeur l’enveloppait comme une brume chaude. Elle avait résisté aussi longtemps qu’elle avait pu. Allongée, les cuisses encore vibrantes, le souffle court, elle sentait cette envie sourde monter: celle de reprendre les rênes. De guider les gestes. De diriger la suite.


Un de ses bras s’était levé presque malgré elle, doigts glissés le long de son torse. Elle avait cherché à le retourner, à changer la dynamique. Elle voulait chevaucher, mener, s’approprier le plaisir. L’instinct revenait au galop. Mais il l’avait vue venir. Avant même qu’elle s’essaie, il avait saisi son poignet, doucement, fermement. Il l’avait couchée à nouveau, immobilisée sous lui, ses yeux plongés dans les siens. « T’as pas compris, hein. Ce soir, c’est moi qui décide. » Elle avait voulu répondre. Un sourire narquois avait effleuré ses lèvres. Elle aimait le défier. Il le savait. Alors il avait collé sa bouche contre son oreille, sa voix basse, brûlante. « T’essayes de reprendre le dessus, mais j’te vois. T’en meurs d’envie d’abandonner encore. Arrête de jouer la forte… laisse-toi glisser, ma belle. Je vais t’faire perdre la tête. »

Et il avait repris les commandes. Lentement. Délibérément. Avec toute la tendresse cruelle de celui qui connaît ses faiblesses… et qui les aime.


Elle sentit son bras retomber sur le lit, docile, presque surpris de s’être laissé prendre si facilement. Dans son regard, un dernier éclat de résistance, vite noyé dans cette lueur trouble où se mêlaient défi, vertige… et désir brut. Il la tenait du regard plus que du corps. Comme s’il la déshabillait de son rôle habituel, pièce par pièce, avec une lenteur calculée. Plus elle voulait retrouver pied, plus il l’enfonçait dans ce délicieux flou où plus rien ne dépendait d’elle. Son souffle ralentissait, ses gestes s’effaçaient. Elle se laissait faire. Ou plutôt… elle choisissait de ne plus choisir. Et dans cette absence de contrôle, quelque chose de nouveau prenait forme. Une chaleur qui montait lentement, pas pressée. Une tension au creux du ventre, douce et persistante, comme un feu qu’on attise sans le laisser exploser. Il la touchait autrement maintenant. Pas pour déclencher une réponse, mais pour l’amener plus loin. Il la lisait, la devinait, la sculptait. Chaque contact semblait dire : je te connais mieux que toi-même. Et elle, allongée là, offerte mais pas soumise, vulnérable mais pas brisée, s’abandonnait à cette sensation rare : être prise en charge sans être effacée.


Elle était là, ouverte, offerte, vulnérable, et pourtant, plus puissante que jamais. Parce qu’elle choisissait de lâcher. Et qu’elle était vue. Vraiment. Il lui avait murmuré des mots crus, parfois moqueurs, parfois tendres. Il s’amusait d’elle. Il testait. Il appuyait là où elle frémissait. Et elle, au lieu de fuir, elle riait. Ce rire qui sort quand le plaisir est trop fort, quand on est à deux doigts de perdre pied. Ce rire nerveux et gourmand.


Et toujours, cette règle: ne rien faire. Juste recevoir.


Elle n’avait jamais connu ça. Laisser quelqu’un lire son corps comme une carte. Le suivre dans ses détours, ses pauses, ses pulsions. Elle découvrait des zones sensibles qu’elle ignorait. Des frissons qu’elle n’avait jamais cherchés. Des façons de trembler qu’elle ne maîtrisait pas. Il l’avait couchée. Elle avait protesté, un peu, pour la forme. Il l’avait regardée. « T’as pas ton mot à dire. » Elle s’était tue. Il avait commencé un jeu de souffle et de caresses, entre sensualité et espièglerie. Il lui avait bandé les yeux avec un foulard soyeux. Elle avait senti son monde rétrécir. Plus rien que les sensations. Le son de ses pas. Le parfum de sa peau. Le toucher. Parfois ferme, parfois aérien. Il jouait avec elle comme avec un instrument, modulant sa respiration, ses soupirs, sa peau qui frissonne. Et elle, elle se laissait faire. Elle se laissait prendre. Vraiment.


Le plaisir, là-dedans, n’était pas dans la destination. Il était dans le fait de ne rien savoir. D’attendre. De découvrir. D’être touchée comme un secret qu’on déplie. Et quand ça a enfin monté, quand elle s’est tendue toute entière dans une tension chaude et gémissante, il ne l’a pas laissée éclater. Pas tout de suite. Il avait mis sa main sur son ventre.


« Pas encore. C’est moi qui dis quand. »


Et elle avait gémi. De frustration. D’envie. De ce plaisir suspendu qui devient presque insupportable.

Elle ne savait plus depuis quand elle avait perdu la notion du temps, ni même celle de l’espace. Tout ce qu’elle percevait, c’était les frôlements, les pressions, le souffle chaud tout près de sa peau.

Le bandeau, pourtant si présent au début — cette obscurité rassurante où elle s’était réfugiée — avait disparu. Ou plutôt… il le lui avait retiré, sans un mot, quelque part entre deux soupirs étouffés.

Elle ne l’avait pas senti partir. Et maintenant, les lumières tamisées, le regard qu’il posait sur elle… tout devenait plus nu. Plus cru. Plus vrai. Elle cligna des yeux, prise entre la surprise et le vertige. Voir de nouveau, après tant de sensations à l’aveugle, rendait chaque chose plus vive. Son visage, penché au-dessus du sien, chargé d’intentions. Ses mains, qui ne cherchaient plus à la guider mais à la maintenir dans cet espace de pur abandon. Elle aurait pu protester. Elle aurait pu dire : remets-le-moi, j’étais mieux dans le noir. Mais elle ne dit rien. Parce qu’au fond, elle savait : il voulait qu’elle le voie. Qu’elle voie jusqu’où elle pouvait aller… quand elle ne retenait plus rien. 


Il n’a pas besoin de la toucher. Son regard fait tout. Il est là, debout près du lit, à la regarder comme s’il possédait le secret de son propre corps mieux qu’elle. Elle cligne des yeux. Le bandeau retiré, tout lui semble trop net. Trop réel. Et lui, dans cette clarté tamisée, ne bronche pas. Il la regarde s’agiter doucement dans les draps. Il l’observe comme on contemple une œuvre qui n’a pas fini de se révéler.

Sa main frôle sa cuisse, mais dévie au dernier moment. Elle étouffe un grognement, surprise de sa propre impatience. Quand ses doigts reviennent, c’est pour s’attarder près de son sexe, à peine. Des cercles lents, précis. Juste assez pour exciter ses nerfs… pas pour la satisfaire.

Elle gémit. Il sourit. Et quand elle tente de guider sa main plus bas, il l’attrape au poignet, la bloque au matelas. — Pas encore, qu’il murmure. Le ton n’est pas dur. C’est une promesse. Et elle obéit, le corps tremblant de désir. Elle voudrait parler. Blaguer, détourner, reprendre la main comme elle sait si bien le faire. Mais rien ne sort. Juste une respiration courte. Un soupir qu’elle ne contrôle pas. Et ce regard qui dit : Non, tu restes là. Comme ça. Jusqu’à ce que tu ne veuilles plus fuir. Elle cède. Pas à lui. À elle-même.


Quand il vient s’asseoir près d’elle, elle ne bouge pas. Elle sent la chaleur de son corps, le poids de sa présence. Il pose simplement une main sur sa hanche, ni pressée ni hésitante. Une caresse qui ne demande pas, qui affirme. Son souffle descend plus bas. Elle se laisse envahir. Ce n’est pas la peur — c’est l’inconnu. Le délicieux vertige de n’avoir rien à prévoir. Il la guide doucement, la repositionne sans rien brusquer, mais sans attendre non plus. Elle suit, elle se laisse faire. Et chaque mouvement devient une réponse qu’elle n’a pas besoin de formuler. Il descend lentement, embrassant son ventre, ses hanches, l’intérieur de ses cuisses qu’elle ouvre sans même y penser. Et quand enfin sa langue touche sa chair sensible, elle gémit, les yeux grands ouverts. Il la lèche avec précision, s’attarde sur son clitoris, puis redescend pour boire son excitation sans réserve. Ses doigts pénètrent doucement, puis plus profondément, synchronisés avec sa langue. Elle s’arque, perd le nord, murmure son prénom sans même s’en rendre compte. Elle sent la montée, brutale, et elle veut jouir… mais il ralentit, s’arrête même.

— T’es pas prête, encore, dit-il, lèvres brillantes. Elle supplie du regard, mais il s’éloigne, la laisse là, haletante, écartée, offerte. Ses gestes sont lents. Calculés. Pas pour la dominer… mais pour l’emmener ailleurs. Là où elle ne pense plus. Où son corps parle à sa place.

Et dans ce silence, quelque chose fond en elle. Une tension qui glisse de sa nuque à son ventre, un frisson qui ne s’explique pas.


Il ne dit toujours rien. Il n’a pas besoin. Tout est dans la façon dont il la touche, comme s’il savait exactement où appuyer pour faire craquer ses derniers remparts. Elle croyait avoir tout lâché. Avoir franchi le seuil. Mais il l’a sentie. Ce petit réflexe. Ce souffle retenu. Ce frisson trop rapide dans sa colonne.


Alors il ralentit. Pas pour la frustrer. Pour la faire durer. Elle le sait. Et pourtant, chaque fibre d’elle proteste. Son corps veut avancer, veut courir vers la chute. Mais lui, calme, la tient au bord comme s’il voulait qu’elle sente… tout. Chaque soupir, chaque battement, chaque millimètre de peau qui s’éveille à mesure qu’il recule au lieu d’aller plus loin. Elle voudrait le supplier. Mais ce serait avouer. Alors elle se contente de remuer sous lui, juste assez pour chercher plus. Il la suit, mais pas complètement. Il l’effleure, puis s’éloigne. Il joue avec ses nerfs, avec ses attentes. Comme un funambule du désir. Sa main revient à un endroit précis, puis s’attarde ailleurs. Un baiser la brûle, mais ne descend pas. Il lui offre la chaleur, mais garde la flamme. Et elle comprend. Il la tient sans la contraindre. Il la mène sans la brusquer. Il attend qu’elle en veuille assez pour ne plus penser à rien. Et elle y est presque. Le monde entier s’est rétréci à un besoin brut. À cette faim tendre et animale qu’il connaît trop bien.


Elle ne sait plus quand elle a cessé de résister.

Peut-être au moment où ses doigts se sont crispés sur le drap, cherchant une prise. Peut-être quand sa nuque s’est tendue vers lui, offerte sans condition. Ou encore quand son ventre a vibré au simple son de sa respiration contre sa peau. Mais elle a glissé. Lentement. Délicieusement. Et maintenant, elle n’a plus de recul. Elle ne pense plus à ce qu’elle devrait faire, ni à qui elle est d’habitude. Il n’y a plus de masque, plus de rôle. Il ne reste qu’elle, réduite à l’essentiel : ce corps avide, cette peau brûlante, cette bouche entrouverte qui laisse filer les soupirs. Il le sait. Il la sent. Et là, enfin, il cesse de retenir. Quand il revient, c’est pour la prendre, enfin. Sans retenue. Il la pénètre d’un seul coup, profond, et elle crie — pas de douleur, non, un cri brut, venu de loin. Il l’empoigne aux hanches, rythme puissant. Elle n’est plus que nerfs, sueur, sons, plaisir. «Plus fort. Vas-y. Je veux que tu m’éclates», lâche-t-elle, surprise de ses propres mots. Il obéit. Le lit cogne contre le mur. Sa main vient frotter son clitoris, et elle explose, une vague si forte qu’elle en oublie de respirer. Il continue, la maintient contre lui pendant qu’elle tremble, gicle, vibre. Et puis, il se retire, la retourne sur le dos, écarte ses cuisses… recommence.

Les gestes deviennent plus francs, plus enveloppants. Il la prend dans ses bras comme on saisit une vérité, sans hésitation. Elle ne bouge plus pour guider, elle suit. Chaque mouvement est une réponse instinctive. Chaque son est une confession. Son souffle se mêle au sien. Ils vibrent à la même fréquence, au même tempo, sans se parler. Il la regarde encore, mais ce regard est devenu une caresse. Un ancrage. Elle s’y perd et s’y retrouve. Et quand la vague monte enfin, elle ne lutte pas. Elle se laisse emporter. Pas comme une soumise, non.


Comme une femme libre… d’abdiquer. Quand il l’a finalement laissée exploser, elle a crié. Vrai. Elle a pleuré un peu, aussi. Pas de douleur. De relâchement. De puissance. Et lui, il l’a tenue. Fort. Longtemps.

« Tu vois? Tu peux te laisser aller. Pis t’en meurs pas. »

Elle avait ri, contre sa gorge. « Non. J’en redemande.»


Le silence n’est pas vide. Il vibre. Comme si les murs eux-mêmes retenaient leur souffle. Comme si le lit, les draps, leur peau encore moite avaient compris qu’il ne fallait surtout pas briser ce moment.

Elle a encore les jambes tremblantes quand il revient avec un verre d’eau. Il la tient doucement pendant qu’elle boit, puis s’installe derrière elle, corps contre corps. «T’as été magnifique», lui glisse-t-il à l’oreille. Elle sourit, blottie contre lui, encore mouillée entre les cuisses, encore bourdonnante du sexe, mais si calme. Rien à prouver. Rien à cacher. Juste le souffle lent d’un moment vrai.

Elle est allongée, poitrine qui monte et descend, jambes enchevêtrées aux siennes. Le cœur encore désorganisé. L’esprit flou. Saturée. Remplie. Il ne bouge pas. Sa main repose sur son flanc, paume ouverte, ancrée. Il ne la serre pas. Il la tient. C’est tout. Un frisson la traverse , pas de froid, mais de conscience. Du contraste entre ce qu’elle est, d’habitude, et ce qu’elle a laissé s’épanouir entre ces murs. Un abandon rare. Précieux. Intense. Il tourne lentement la tête vers elle. Elle sent son regard avant même de l’affronter. Elle n’a rien à dire. Lui non plus.

Et pourtant, tout a été dit.


Il pose ses lèvres sur son épaule, un baiser qui n’attend rien. Un simple « je t’ai vue ». Elle soupire, ferme les yeux. Leurs souffles s’accordent. Leurs peaux se reconnaissent.


Et dans cette chaleur douce, cette fatigue heureuse, elle se promet une chose : recommencer. Pas pour revivre la même chose. Mais pour se redécouvrir encore… autrement.


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Elle est une des auteures du collectif érotique Le champ des possibilités.


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